Saviez-vous que… ?

 

Plusieurs symboles de l’histoire nord-américaine sont toujours présents dans le Vieux-Québec, faisant de cet arrondissement historique l’endroit idéal pour découvrir comment l’histoire du Québec, du Canada, de la France, des États-Unis et du Royaume-Uni sont liées.

 

 

 

 

Capsule historique 3
Saviez-vous… qu’il existe 2 maquettes géantes de la forteresse de Québec dans le Vieux Québec ?
 

La plus récente date des années 60 lorsqu’Anthony Price – fondateur du Musée du Fort - fabrique à sa résidence une immense maquette représentant Québec vers 1750. Depuis 1965, elle est la pièce maitresse du spectacle son et lumière du Musée, où l’on raconte les 6 grands sièges qu’a subis la forteresse de Québec durant la période coloniale. La maquette de Duberger et By, de retour au Parc de l’Artillerie de Québec depuis 1981, a été fabriquée entre 1806 et 1808 et a été envoyée à l’Académie Royale Militaire de Woolwich en Angleterre, avant de revenir à Ottawa en 1908. Mais à quoi a-t-elle pu servir ?

 

Dans la France de Louis XIV et Vauban, les plans-reliefs étaient couramment utilisés par les stratèges militaires durant les conflits ou encore par les étudiants dans les écoles militaires. Dans une moindre mesure, les Britanniques ont également construit des plans-reliefs, tels ceux de Gibraltar et de Québec. Dans le cadre des Guerres napoléoniennes en Europe, qui mena à la Guerre de 1812 en Amérique du nord, Québec a voulu améliorer son système de défense par le renfort du rempart français existant et par l’ajout de nouvelles fortifications.

 

Seulement 2 des 4 étapes du plan de Gother Mann – ingénieur militaire - ont été approuvées par Londres, soit :

1-      l’ajout d’un mur au sommet des falaises nord et est du promontoire (toujours situé le long de la rue des Remparts mais abaissé entretemps de 6-7 m à 1-1.5 m),

2-    la construction d’une citadelle permanente sur la colline la plus élevée du Vieux-Québec intra-muros (toujours là depuis 1831),

 

Craig, le gouverneur britannique en place, a cependant mis ces travaux sur pause pour mettre en œuvre des travaux qu’il jugeait prioritaires, même s’il n’en avait pas l’autorisation. Son plan prévoyait ainsi l’ajout :

3-    d’ouvrages de défense avancée le long du rempart français, à l’ouest (ouvrages détruits après le traité de paix de 1871 avec les Américains, pour laisser place au futur Parlement de Québec),

4-    de 4 tours Martello encore plus à l’ouest sur les Plaines d’Abraham (3 existent toujours, 1 a été détruite lors de l’urbanisation du quartier Montcalm).

 

N’ayant pas reçu l’approbation du comité d’ingénieurs, le gouverneur Craig fit construire une maquette par Duberger et By afin de l’envoyer à Londres et ainsi justifier ses actions et appuyer ses revendications face aux autorités. Le plan en 4 étapes a finalement pu être complété au cours des décennies suivantes.

 

Suite à 2 phases d’importantes restaurations en 1909 et 1971, le tiers de l’oeuvre originale est maintenant exposé au parc de l’Artillerie près de la porte St-Jean à Québec. Les parties manquantes, essentiellement des bouts des Plaines d’Abraham de moindre intérêt, furent détruites à Londres avant l’envoi à Ottawa de la maquette que l’on connait aujourd’hui.

 

Pour quelques dollars, vous pouvez maintenant visiter le Parc de l’Artillerie et y découvrir la Ville de Québec telle qu’elle était au début du 19e siècle. Ou encore visiter le Musée du Fort pour une vue d’ensemble des grandes batailles qui ont influencé le Canada français et britannique des 17e et 18e siècles.

 

 

La maquette Price est intégrée au spectacle Son et Lumière du Musée du Fort !

Quatre vues de la maquette Duberger et By située au Parc de l’Artillerie (Parcs Canada)

 

 

 

 

Source principale : CHARBONNEAU, André. The Model of Quebec, The Fortification of Quebec Series, Booklet No. 1, Parks Canada, 1981, 48 pages.

Autre source :

https://ici.radio-canada.ca/sujet/ca-date-pas-dhier/actualite/document/nouvelles/article/1754069/histoire-quebec-19e-siecle-maquette-duberger-by-architecture-patrimoine

Photos : Anick Hébert, Michel Sirois